J’étais venue souvent chez eux pendant les deux années précédentes, prendre un café, un verre d’eau, manger quelques pâtes, prétextes à des discussions à bâtons rompus — des moments précieux, à tenter de déchiffrer une réalité opaque. C’était comme quitter l’île pendant quelques heures, les codes étaient différents, tout semblait plus simple, plus direct.
Pendant un de mes voyages hors de Cuba, ils avaient même gardé Jico, ma jicotea, malgré sa curiosité vorace envers leur minuscule Téa. Depuis, Jico hiberne à Paris et Téa a rejoint le paradis des tortues…
Ce jour-là, Yoani cherchait un nom pour le blog qu’elle voulait créer, elle avait plusieurs idées. Je trouvais que "Génération Y", c’était le plus approprié, pour le Y, si cubain et si générationnel, et pour l’écho que ça renvoyait vers la génération X, laissée pour compte de l’histoire.
Depuis, son blog est devenu un morceau de l’histoire récente de Cuba, justement, et des millions de gens ont désormais la chance de partager la liberté de pensée de Yoani et de Reinaldo (sans Y...).
Je suis souvent inquiète pour eux, comment l’éviter, mais je connais leur force, tranquille, qui me rassure maintenant comme alors. Et les lire jour après jour, c’est un peu annuler l’ouragan au milieu duquel ils se trouvent.
(Et ici, un de mes premiers fragments, à propos de Reinaldo).
2 commentaires:
haaaa bonjour ma "tortue" !!
je suis ravie de pouvoir te relire !
dis-moi si tu racontes "ailleurs" ??
très très heureuse année 09 !!
Bonjour Dom,
bonne année aussi et merci pour ton enthousiasme !
pas forcément la peine d'aller voir ailleurs : prise par le gorrión cubano, j'ai l'intention de reprendre mes chroniques havanaises, des petits textes, quelques images, des sons, pour remonter le fil des souvenirs et des rencontres.
A ver si me animo !
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