Bienvenue à La Havane-sur-Seine : depuis une semaine, le Festival de cinéma français fait le plein dans les trois plus grandes salles de La Havane, le Chaplin, le Yara, et le Payret.
Chaque année, c’est la même chose : au printemps, les tout derniers films français débarquent à Cuba, accompagnés par leurs réalisateurs, acteurs, ou producteurs.
Mardi soir, on a vu Claude Brasseur sur la scène du Chaplin évoquer brièvement ses vacances d’enfance avec son parrain, Ernest Hemingway (ici, tout un mythe), avant de citer Jouvet, et de dire de sa voix rocailleuse que le public cubain avait du talent.
Jeudi, c’est Agnès Jaoui qui s'est gagnée toute la salle en parlant couramment un espagnol accidenté, tandis que la traductrice faisait de la figuration à ses côtés. Il y a eu aussi la réalisatrice de Tout pour plaire, Cécile Telerman, venue parler des femmes parisiennes et trentenaires, et dont le film a fait un véritable tabac ici.
En tout, vingt films parmi les plus récents passent sur les écrans havanais, avant d’aller vers l’Oriente de l’île, Guantanamo compris.
Et les salles se remplissent, full. A toutes les séances, on voit les files se former dehors —même devant le Payret, pourtant envahi de ventilateurs sur pied bruyants depuis que son air conditionné s’est cassé, il y a quelques jours.
Le prix d’entrée est dérisoire, un peso la séance, la moitié du prix habituel qui est déjà très bas. Une aubaine : tous les soirs, de Fauteuils d’orchestre au Promeneur du Champ de Mars, en passant par L’esquive, c’est comme un voyage en France, un voyage par procuration, dans les rues des villes, dans les expressions de la langue, que beaucoup apprennent ici.
Ca fait une dizaine d’années que ce festival existe, et comme dit Nouredine Essadi, l’un de ses organisateurs, au bout du compte, les assidus du festival connaissent maintenant plutôt bien la production actuelle française. Il faut dire que ça change des films américains que l’on voit souvent le reste de l’année en tête d’affiche.
10 juin 2006
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