Alors, oui, nous avons vu des images des deux frères, dimanche dernier. Après deux semaines de sevrage, l’effet a été fort chez certaines personnes. Plusieurs m’ont raconté avoir pleuré en voyant la vidéo de Fidel Castro allité, avec Chavez à ses côtés. Comme un choc émotionnel, submergés par leurs craintes, leurs angoisses, leurs désirs.
Mais en fait, ces apparitions n’ont pas changé grand-chose : nous restons toujours dans l’inconnue de savoir comment tout ça va continuer. Raul par exemple a donné une longue interview où il ne dit rien des axes de la politique qu’il compte mener. L'attente s'installe, de tous les côtés.
Pourtant dans la série «Interprétons les signes», un ami m’a fait part de ses conclusions, à partir d’une observation minuscule, mais qui pourrait avoir plus de sens qu’il n’y paraît.
Cet ami habite dans une zone où tous les travaux ont été faits il y a quelques années pour raccorder les immeubles au gaz de ville. Après des mois de tranchées dans les rues, de bulldozers, de marteaux-piqueurs, au moment du raccordement proprement dit, l’ordre est venu d’en haut, directement du Numéro 1, catégorique : « Pas question ».
Pas question d’installer le gaz de ville, nous entrons dans la révolution énergétique, tout le monde cuisinera à l’électricité, etc. Du coup, les raccordements n’ont pas été fait, et il était prévu de distribuer à chaque famille, comme ailleurs dans le pays, des plaques chauffantes, dont la principale caractéristique est qu’elles ont multiplié par trois les factures d’électricité des ménages, et que c’est très mal vécu en ce moment par la population.
Bref, les choses en étaient restées là, jusqu’à la première semaine d’août. Alors que Fidel avait disparu momentanément de la scène, un avis a été placardé dans l’immeuble de cet ami, à côté de l’ascenceur : «Les contrats pour le gaz de ville vont se faire la semaine prochaine». Tout était détaillé, cage d’escalier par cage d’escalier, immeuble par immeuble, pour faire enfin ce raccordement.
C’est certes un détail minuscule, mais dans un domaine qui est du ressort exclusif de Fidel Castro. Cette année, la "révolution énergétique" a été sa grande bataille, il en parlait à chaque discours, il calculait en direct le nombre de kilowatts économisés par telle ampoule plutôt que telle autre, il vantait les mérites de tel autocuiseur.
Or, cette décision, même si elle ne concerne qu’un quartier, va à l'encontre de la révolution énergétique telle qu’elle était présentée jusque là. C'est reconnaître que le tout électricité n'est pas viable, c'est reconnaître aussi qu'il est absurde de laisser toute une infrastructure construite se perdre ainsi.
Mais c'est surtout aller contre un ordre précis et direct de Fidel, et ça, ça n'est jamais anodin.
La question maintenant, c’est premièrement : Qui a pris cette décision?
Deuxièmement : La personne qui a pris cette décision sait-elle que Fidel ne reviendra plus au pouvoir, ou en tout cas plus avec cette attention méticuleuse pour certains sujets ?
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