Depuis six mois, à Cuba, c’est la chasse à la corruption. Fidel Castro a découvert que c’était le vrai danger, celui qui pouvait détruire la révolution.
Le problème c’est que cette corruption s’est incrustée depuis longtemps dans tous les aspects de la vie. Dans un pays où tout est soumis à des autorisations, à des permis, à des vérifications, chacune de ces étapes donne lieu à ce qu’on appelle la corruption. C’est un grand mot d’ailleurs, "corruption", pour parler de ce trafic d’influence minuscule mais omniprésent.
Un ami dont la femme a accouché récemment m’a raconté un exemple étonnant et absurde. Tout s’était bien passé lors de l’accouchement, mais l’enfant nouveau-né n’avait pas le poids requis pour que la mère et l’enfant puissent quitter l’hopital.
En effet, dans le but de réduire la mortalité infantile dans l’île, les naissances sont très surveillées : la santé de la mère et de l’enfant font donc l’objet d’un tas de contrôles. Une série de mesures qui témoignent des meilleures intentions —mais parfois, les bonnes intentions ne suffisent pas.
Car le problème, c’est que les hôpitaux cubains courants sont dans un état déplorable, les patients doivent amener draps, nourriture, produits de nettoyage pour laver leur chambre : toute une série de contraintes qui font que souvent les jeunes mères n’ont qu’une hâte, rentrer chez elles. Mais tant que le poids défini par avance pour tous les nouveaux-nés n’est pas atteint, impossible d’obtenir l’autorisation de sortie de l’hôpital.
Cette femme a donc pris son mal en patience, attendant que son enfant grossisse. Pourtant, dans le même temps, elle voyait des mères dans la même situation qu’elle rentrer chez elles les unes après les autres.
Elle s’est étonnée, jusqu’à ce qu’une voisine de chambre vienne la voir : “Mais mijita, va donc voir l’infirmière, elle vend des onces”.
Elle vend des onces ? Oui, l’infirmière en question vendait aux mères impatientes de quitter les lieux des onces inexistantes, des onces virtuelles, celles qui manquaient à leurs bambins pour qu’ils puissent quitter l’hôpital. En échange de quelques dollars, elle rajoutait quelques grammes sur la fiche du nouveau-né.
Quien hace la ley hace la trampa, multiplier les contrôles revient plus souvent ici à multiplier les corruptions qu’à contrôler la réalité. Quant aux statistiques, elles sont ce que l'on déclare, ce que cette infirmière, par exemple, déclare.
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1 commentaire:
bien sûr, il y en a qui auront toujours un mot à redire sur l'expérience cubaine, qui n'a d'ailleurs jamais eu la prétention d'être parfaite.
Mais, ceux et celles qui "focussent" à l'aide d'un microscoppe sur la vie cubaine, qui nous "servent" leurs anecdotes de femmes enceintes qui accouchent à l'hôpital et qui veulent en sortir le plus tôt possible, par manque de tout, devraient regarder un peu plus loin que leur nez.
Il n'y a rien dans les hôpitaux, pas de draps, manque plein de choses ; et le BLOCUS US, bordel !
connaissez-vous ?
Laissez donc faire les petites misères et les p'tits "fling-flangs" que vous appelez corruption, et dénoncez donc plutôt l'origine de ces milles et un tracas de la population cubaine, bien voulus et provoqués par le grand voisin du Nord.
EXIGEZ la levée de ce blocus criminel et génocide et après, on en reparlera.....
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