13 janvier 2010

ayiti chérie


Adjabel, Deux béquilles

Je pense à Herns, à Atissou, à Vincenzo, eux je suis presque sûre qu'ils sont loin de là. Mais leurs familles, leurs amis, leurs voisins, tous les autres... 
Quelle horreur.
Année sinistre.

06 janvier 2010

fin décembre/début janvier

Comme au bon vieux temps ! Accueillir le premier janvier en lançant un seau d’eau par la fenêtre en compagnie des potes cubains : ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé, et finalement ça me manquait. Ce fut une très belle fête, un tourbillon, jusqu'à l'aube, chaleureux malgré les -10° dehors, avec en plus le cadeau inattendu d’y retrouver Patxi, dansant comme un cabri malgré son genou en mousse, entraîné là par l’ami au chapeau de paille.
Compétitions de rhums añejos cubazuéliens, danses et décadence, amigos queridos d'ici et d'ailleurs, l’année 2010 commençait bien, vraiment.

Et là, cinq jours plus tard, la disparition de Lhasa me laisse chancelante, vidée, triste. Envie d’entendre de nouvelles chansons d’elle, de la voir chanter sur scène (on la dit si menue et si intense), de continuer à la découvrir au fil du temps. Je ne l'imagine pas partie.
Dix ans que sa voix m’accompagne, ancrée dans ma vie, La Llorona qui passait en boucle à l’été 1999 sur la platine du salon familial, avec le Voisin et les amis chiliens récemment rencontrés, The Living road emmené à Berlin lors de retrouvailles avec l’Aigle, et ce dernier album que je ne connaissais pas et que je découvre seulement maintenant
Je l'écoute, voix chaude qui m'enveloppe et me réchauffe, m'apaise, si familière.
Lu sur un blog québecois ce témoignage qui me rend sa disparition encore plus vive :
« Elle avait 23 ans. Moi aussi. Dans son petit appartement mal éclairé de la rue Clark, nous avions parlé de musique. De la sienne, de celle de Tom Waits, des tziganes et de Violeta Parra. Nous nous étions découvert un intérêt commun pour la poésie de Vladimir Vissotski.
Elle souriait constamment d'un sourire mélancolique. Les lèvres serrées, secrètes. Son rire était profond, éclatant, comme sa voix riche, éthérée, incandescente. Ses silences étaient fréquents. Sages, réfléchis. Une vieille âme au regard mutin de jeune fille éternelle. Mystérieuse comme son passé. Diaphane. Sauvage. Je suis tombé sous le charme. Je le suis toujours resté.
»

Pour ceux qui ne les connaissent pas encore, quelques liens pour écouter Violeta, bouleversante (Rún rún et Volver a los 17), et Vissotsky l'écorché (Plus rien ne va, en français, et en russe, ou encore celle-ci sur la rue de son enfance. Et toutes les autres aussi).

Et d'ailleurs, en pensant à Lhasa, cette chanson de Vissotsky, La fin du bal :