15 juillet 2006

histoires de portables

Passer de Cuba à Haïti, c’est changer les règles du jeu, complètement. C’est passer d’un Etat omniprésent à un Etat omni-absent.
Le renversement se fait en une heure d’avion, le paysage reste le même, la végétation, la chaleur, la mer… un trompe-l’œil. Tout est pareil, rien n'est pareil.
J’y suis restée trop peu de temps pour élaborer, mais prenons un exemple, dérisoire : les téléphones portables.
A Cuba, pour avoir un abonnement de portable, il faut une autorisation signée du centre de travail dont on dépend. Aucun de mes amis cubains n’a de portable, même si plusieurs n’ont pas de ligne fixe non plus. En somme, un Etat tout-puissant, sans régulation du marché.
A Haïti, au contraire, en ce moment, on voit des portables partout: une nouvelle entreprise, Digicel, vient de s’implanter et distribue les portables à tour de bras. Seule contrainte : faute d’un accord, impossible d’appeler avec vers les autres portables des compagnies pré-existantes. Du coup, il faut avoir plusieurs portables pour pouvoir s'en servir. Situation absurde, compétition sauvage. Un marché tout-puissant, sans régulation de l’Etat.
Les deux situations me laissent perplexe.

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