Ca y est, ils sont aussi passés chez moi un matin où je n’y étais pas. Le proprio leur a ouvert, bien sûr, et a consciencieusement suivi les instructions.
Résultat : mes trois lampes se sont retrouvées équipées de leurs ampoules économisatrices.
Le principe : réduire la consommation d’énergie du pays. Le moyen : la destruction de toutes les ampoules incandescentes (les normales, avec leur fil à tungstène en tire bouchon et leur couleur chaude) et leur remplacement par des mini néons. Enfin, pas si mini que ça : chaque bête mesure bien vingt centimètres, et déborde allègrement des abats-jour, diffusant sans nuance sa lumière froide et blanche.
Donc depuis quelques jours, des milliers de “travailleurs sociaux” (une armée de jeunes venus de province et habillés de t-shirt rouges) parcourent systématiquement toutes les rues de La Havane, frappent à toutes les portes, et échangent les vieilles ampoules contre les nouvelles.
Il est possible de refuser, mais de toute façon on ne trouve plus d’ampoules tungstène pour remplacer celles qui claquent, elles ont été retirées de la vente depuis plusieurs mois déjà.
L’intention est bonne, mettre fin aux coupures de courant qui nous hachent la vie. Mais la forme systématique laisse un arrière-gout désagréable de dépossession, d’absence de choix.
Une absence de choix qui fait apparaître comme du sabotage le fait de vouloir s’endormir en lisant à la lumière d’une petite lampe de chevet à la lumière douce…
12 décembre 2005
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