On a beaucoup parlé de ces délégués cubains qui ont été expulsés de l'hôtel Sheraton de Mexico DF il y a une dizaine de jours, conformément aux recommandations du Trésor américain : pour ne pas être accusé de violer l'embargo américain contre Cuba, l'hôtel -situé donc au Mexique- a prié ces Cubains de quitter les lieux.
J'ai découvert au même moment une autre incarnation plutôt sophistiquée de l'embargo : il est impossible depuis Cuba d'utiliser le système de paiement on-line "pay pal".
Même en donnant des coordonnées hors de Cuba, même avec une carte de crédit qui n'a rien à voir avec l'île, impossible : un message apparait expliquant que d'après les règlementations de l'OFAC, la demande provient d'un pays soumis à un embargo, et par conséquent le service est inutilisable. Apparemment, ils repèrent le fournisseur d'accès, cubain, et voilà, pas de discussion.
Au même moment, je lis cette histoire absolument glaçante du google chinois, et je regarde internet d'un autre oeil.
Remarquez, ici c'est plus simple : plutôt que de filtrer la navigation (un peu), c'est l'accès lui-même qui est filtré, et drastiquement : seuls deux fournisseurs d'accès, des connexions modem qui atteignent royalement les 5 Ko/s en descente, des prix exhorbitants, mais surtout, surtout, une autorisation préalable obligatoire du centre de travail.
N'a pas internet qui veut. Un journaliste indépendant est d'ailleurs en train de faire une grève de la faim dans le centre de l'île pour réclamer justement l'accès à internet, reprenant à son compte une affirmation imprudente du représentant cubain au sommet de l'information de Tunis, disant que dans l'île tout le monde pouvait avoir accès à la toile.
Un dernier détail : je viens de découvrir avec surprise que les grands hôtels de La Havane, comme le Cohiba ou le Panorama, proposent à leurs hôtes de surfer wi fi dans leurs lobbys. Ca coûte comme la connexion normale, huit dollars de l'heure, mais il parait que c'est bien plus rapide. Ici, c'est une grande nouveauté.
10 février 2006
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