28 mars 2006

les hélices géantes au Japon

Il faudra un jour savoir pourquoi la télévision cubaine est tellement pleine de programmes japonais. C’est presque une blague, un gag, une faille géo-spatiale. Tous les jours ou presque, les Cubains ont droit à leur dose de découverte nippone.
Il y a trois jours, c’était à propos d’un zoo de la banlieue de Tokyo ; hier, c’était une émission sur les ressorts et leur fonctionnement, avec un présentateur japonais —doublé en espagnol— accompagné d’un robot parlant; il y a deux ans, c'était carrément une telenovela japonaise, « Suzuran, retour vers le bonheur », des plus exotiques par sa sobriété à côté des kitchissimes feuilletons brésiliens ou même cubains (d'ailleurs, elle n'avait pas eu beaucoup de succès).
Je me souviens aussi d’un dimanche après-midi, où j’étais tombée, ahurie, sur un long documentaire japonais m’expliquant en détail « la fabrication des hélices géantes au Japon »… on y suivait deux ouvriers, perdus au milieu de ces lames de métal incurvées, les polissant sans fin, des minutes durant. Au bout d’une heure de ce régime, on devenait frénétique quand enfin l’ouvrier avait suffisamment poli l’hélice pour que celle-ci s’emboîte dans son axe. Expérience inédite pour un dimanche après-midi.
Ca me fait penser à cette amie cubaine, élevée en Union soviétique, qui s’était précipitée voir un cycle de films indien au cinéma Riviera : « Tu comprends, quand j’étais petite, à Moscou, c’était les seuls films étrangers que nous voyions, les films indiens sortis de Bollywood ». J’y ai repensé en écoutant cette émission sur la Tchétchénie, où la nana évoque aussi les films indiens projetés à Grozny du temps de l’URSS.
A la même époque, à Cuba, c'était les films soviétiques qui étaient sur les écrans. Puis l'URSS a disparu, et ce sont les productions américaines piratées qui ont envahi petit et grand écrans. Friends, X-Files, CSI, les dernières séries yankies tout comme les derniers films hollywoodiens n'ont pas de mystère pour les Cubains.
En l'absence de relations commerciales et diplomatiques, la télévision nationale récupère des DVD et se dispense de payer des droits pour leur projection. Un argument de poids pour remplir les quatre chaînes nationales avec un budget minimum.
Mais, que viennent faire les Japonais là-dedans ?

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