Hier, le Miami Herald, “le journal de l’ennemi”, édité en Floride, a publié un long article affirmant que Fidel Castro souffre de la maladie de Parkinson, selon un rapport de la CIA. Bien sûr, pas un mot n’a été prononcé officiellement dans les médias cubains pour contredire ça, tout simplement parce que le Cubain de la rue n’a aucun moyen légal d’en entendre parler, hormis par la bola, la rumeur.
Et quoi de mieux pour faire taire la rumeur ? Un long discours. Il est minuit, Fidel vient de parler pendant cinq heures sans pause, devant des étudiants réunis dans l’université de la havane, et surtout devant les caméras de trois des quatres chaines nationales.
Cinq heures sans pause, c’est long. Et c’est inacessible à un malade, nous souffle l’intention derrière ce discours. Le cadre de cette intervention : l’anniversaire des 60 ans du début des études universitaires de Fidel dans cette même université.
Son index vengeur n’a pas tremblé, sa voix est restée ferme pendant qu’il s’en prenait aux “gaspillages” de toutes sortes, et son regard est toujours aussi menaçant quand il parle de l’Empire (les Etats-Unis bien sûr). Il s'est même donné le luxe de citer nommément l'article du Herald pour s'en moquer.
Cela faisait longtemps (plusieurs semaines) qu’il n’était pas apparu aussi longtemps à la télévision. En se promenant dans la rue ce soir, on pouvait entendre sa voix se répercuter de fenêtre en fenêtre : l’émission cette fois était très suivie, sûrement parce que la nouvelle de Parkinson avait parcouru la Havane comme une traînée de poudre. Aux grands maux, les grands remèdes.